« Le performeur Renaud Semper nous invite à suivre son parcours en direction de ses racines catalanes. Le danseur qui mange des « rosquillas » commence à se vêtir des éléments folkloriques catalans, de la « aixa » à la « barretina » en passant par la « camisa » , les « vigatanes » et la « faldilla ». S’ensuit un parcours sur le plateau en pas chassés arrières comme pour remonter le temps, figeant des postures ouvertes sur l’espace. La bande son fait entendre le flaviol si typique des ouvertures des sardanes, puis dans un crescendo puissant les instruments de la cobla mixés prennent le dessus. La respiration se fait saccadée, expulsions, inspirations fortes, comme un combat intérieur dans un corps qui accumule tous ces éléments d’intégration. « Une tentative d’embrasser tous les corps contradictoires que l’on porte en soi : ceux dont on vient et ceux dont on rêve » assure l’artiste. »
« Depuis quelque temps déjà, la diversité culturelle est un sujet brûlant dans les sciences sociales, dans l'éducation et l'action gouvernementale, sans oublier l'art contemporain dans ses nombreuses manifestations possibles. Comment parler de la diversité culturelle sans tomber dans le " politiquement correct " ou, pire encore, dans les lieux communs bien intentionnés ? Le metteur en scène et chorégraphe Renaud Semper présente Déjà Vu, une œuvre singulière qui, certes, aborde le thème de la diversité culturelle, mais qui fuit - ou du moins tel a été son objectif - le politiquement correct : un danseur bolivien d'origine Quechua-Aymara et une danseuse, chorégraphe et spécialiste des danses baroques argentin coïncident sur scène, se résistent, s'imitent et échangent des formes qui finissent par se fondre l'une dans l'autre. »
« "Déjà vu (tinku/baroque)" est le nom de l'œuvre que le metteur en scène, chorégraphe et danseur français Renaud Semper, spécialiste en termes de colonialisme et de racisme, présente à partir de mercredi dans différents lieux de Buenos Aires, mais aussi dans la ville de La Plata, qu'il présente comme "une expérience" sur "un capitalisme globalisant qui efface de plus en plus les caractéristiques locales". "Ce spectacle doit être vu comme une expérience qui ouvre de nombreuses questions et plusieurs couches de lectures possibles" a souligné le Semper lors d'un entretien avec Télam. »
« D'où est venu cet intérêt pour les peuples amérindiens et l'identité argentine ?
Quelles sont les questions qui ont servi de déclencheurs à ce travail ?
Que signifient pour vous "colonialisme" et "métissage" ?
Votre perception de ces concepts a-t-elle évolué au cours du travail ?
Comment et où avez-vous rencontré les danseurs ?
Quelle était la proposition de travail que vous leur avez proposée ?
À partir de la rencontre avec les interprètes, votre idée initiale a-t-elle été modifiée ? De quelle manière ? »
« Des corps en mouvement, dans un contexte inhabituel. Deux corps qui portent des identités différentes et qui peuvent se transformer et se modifier. Déjà vu (tinku/barroco) est le nom de l'œuvre que le danseur, chorégraphe et metteur en scène français Renaud Semper présente dans le pays à partir d'aujourd'hui. "Une succession d'exercices linguistiques et chorégraphiques que nous fictionnalisons", a déclaré Semper lui-même. L'œuvre explore la période de la colonisation, l'identité et l'origine. C'est à partir de là que se déploie une série de préoccupations qui ont traversé et traversent encore ce débat. L'une des particularités de la pièce est qu'elle est montée dans des espaces non conventionnels. Les interprètes sont l'argentine Teresita Campana, chorégraphe spécialisée dans les danses baroques d'Amérique latine, et le bolivien Oscar Rea López, danseur d'origine quechua et aymara. Semper vit en Argentine depuis quelques années et, dans un dialogue avec le journal Hoy, il nous parle de l'œuvre et de leurs présentations. »
« Plateau nu. Quelques palpitations sonores. Un pied et puis une main et après un bras sous une douche de lumière. Éclats fragmentés d’une bande son auxquels répondent les éléments disparates d’un corps qui se rassemble dans les interstices des silences. C’est ainsi que débute cette première étude « Cantique des quantiques ». L’espace vibre sous les impulsions du danseur performeur Renaud Semper dans ce dialogue avec la compositrice Lucie Prod’homme. Corps et sons se conjuguent, s’éloignent, se retrouvent, s’affrontent sous nos yeux attentifs. L’écoute est totale. La deuxième étude, « Espèce de gros sons », propulse le danseur dans tous les plans du plateau y compris les remises dans le lointain. Les rythmiques se cherchent dans les décalages et les torsions, de belles images nous sont proposées et notre imaginaire se laisse emporter dans des trajectoires insoupçonnées. La troisième partie, « Étude à la transparence » est un moment très fort où le performeur va entrer en relation avec des gastéropodes. Un travail puissant, une assimilation interne qui nous offre une métamorphose visuelle et sonore venue du plus profond. Un moment de vérité. »
« Malgré la pandémie qui touche la planète entière et bouleverse nos vies au quotidien, depuis près d’un an, le jeune chorégraphe catalan Renaud Semper poursuit sa route au cœur de l’Amérique du sud. La Semaine du Roussillon suit son travail et ne manque jamais d’en informer ses lecteurs. »
«Chorégraphe ? Metteur en scène ? Difficile de classer Renaud Semper dans une case. Surtout que son action artistique, Renaud originaire d’Estagel, l’a développé en parti dans la bouillonnante Buenos Aires en Argentine. Ce jeune électron libre évolue à sa guise dans un monde artistique trop souvent cloisonné. Actuellement en Roussillon, et avant de repartir pour quelques mois dans la ville qui ne dort jamais, dans l’hémisphère sud de l’autre côté de l’atlantique, il se livre à La Semaine du Roussillon.»
« Renaud Semper est un jeune chorégraphe originaire du département. La Semaine du Roussillon suit son travail et ne manque jamais d’en informer les lecteurs. Exerçant ses activités artistiques à cheval entre la France et l’Argentine, il est actuellement en mission financée par le Service Jeunesse de la ville de Perpignan dans hémisphère sud. Il collecte des informations sur les peuples autochtones en Amérique du Sud. Nous y reviendrons prochainement car le sujet est d’actualité et peut facilement s’imbriquer dans la situation que connaît notre région, comme bien d’autres sur le vieux continent. »
« Vivant entre Buenos Aires et Perpignan, Renaud Semper, directeur de la compagnie Boomerang, s’intéresse à l’intégration d’interprètes amateurs dans les processus créatifs. Comme auteur, il a été invité par le festival montpelliérain Texte En Cours. Il nous a confié ce texte « Sans titre comme sans papier » dans lequel il évoque un moment passé avec un jeune Malien rencontré dans le cadre de sa dernière création, « Cartographies (im)possibles » qui donnait la scène à six réfugiés ivoiriens et guinéens résidant depuis peu dans les PO. »
« L’équilibre des forces est idéal dans Cantique des Quantiques, un titre à la Lucie Prod’homme, où se frottent physique et métaphysique. La musique, économe et somptueuse, laisse un espace à la danse, qui s’exprime quant à elle sans débordement, occasionnant une des plus belles rencontres du festival. La compositrice nous met à l’écoute de la résonance du son, des battements entre les fréquences et des variations infimes du spectre sonore, créant un univers très immersif que traverse la danse de Renaud Semper-Manchon, d’une égale intériorité et d’une concentration optimale. »
« C’est entre les PO et l’Argentine que le catalan Renaud Semper diffuse son travail. Aujourd’hui metteur en scène, il a décidé de revenir sur ses terres pour monter un spectacle avec des réfugiés africains ivoiriens et guinéens.
« Je voulais revenir à Perpignan pour monter un projet sur la thématique des réfugiés. J’ai fait le tour des associations du département pour rencontrer des familles et sélectionner des personnes. J’ai monté un groupe de 13 personnes, 10 guinéens et ivoiriens mais aussi 3 catalans pour la vidéo ou le montage » explique Renaud Semper. »
«Cartographies (im)possibles, tel est le titre de ce cocktail métissé, chaleureux et créatif mis en scène par Renaud Semper (artiste contemporain travaillant entre la France et l’Argentine). » Proposé dans le cadre du festival Jours de Théâtre, la représentation aura lieu aujourd’hui à 17 heures. C’est un projet indépendant qui a vu le jour grâce à la mise en réseau en milieu associatif de Renaud et Nora. Tout alors s’enchaîne, « Tata Nora » lui présente des personnes intéressées venant de pays d’Afrique venant d’horizons différents et de tous âges, « Ils ont dit oui, ils ont trouvé ça beau » et l’aventure commence. Cette troupe d’artistes amateurs soulève le problème des colonisations et des exodes en réfléchissant sur les migrations d’hier et d’aujourd’hui. Pluridisciplinaire, cela passe par des témoignages, des danses, des musiques africaines et catalanes, des expos de dessin et de broderies. Chacun y met son histoire dans un esprit familial. Par des archives photographies de bateau, le spectateur est invité à créer son ressenti en lien avec sa propre histoire. On frôle le documentaire liberté. Renaud dit « effacer les frontières entre les disciplines artistiques revient à effacer les frontières physiques ». La création est collective, pas de hiérarchie. Le metteur en scène n’impose pas et met son exigence dans l’écoute humble, chacun est investi au même niveau : « on s’est lâchés, c’est thérapeutique pour tous... ». Un gros travail de préparation en amont pour les amener à sortir le meilleur dans des exercices et des séquences presque en libre interprétation. On y retrouve un mix de plusieurs langues, italien, javanais, française, peule et le catalan bien sûr. »
« Pour qu’ils ne passent pas inaperçus dans notre société, des réfugiés ivoiriens et guinéens ont été conviés à travailler sur un spectacle pluridisciplinaire intitulé Cartographies (im)possibles. L’initiative vient d’un projet de création dans le cadre du festival Jours de Théâtre à Estagel en août 2019 conceptualisé par Renaud Semper et créé avec sept exilés guinéens et ivoiriens présents depuis peu sur le territoire des Pyrénées-Orientales. Le temps de travail au Théâtre Municipal de Perpignan a été réalisé du 10 au 15 février et ce samedi soir, à partir de 20 heures c’est la sortie de résidence.
Le spectacle aborde plusieurs sujets, les colonisations et l’impérialisme occidental, des réflexions autour de l’exotisme et la francophonie mais aussi met en lumière les corps en mouvement, à la frontière espagnole en 1939 ou en méditerranée. Il y sera également question de danses folkloriques africaines et catalanes comme célébration d’une communauté. En plongeant dans ces contradictions, la création propose des tableaux vivants comme relation directe à l’histoire des corps en mouvement sur le territoire franco-catalan. »
À l'issue de la sortie de résidence à Buenos Aires en 2018 de la création Déjà vu(tinku/barroco) , l'artiste plasticien argentin Luis Felipe Noé, père de Gaspar Noé et de Paula Noé Murphy nous a offert ses critiques : « Ce spectacle est un cocktail. Mais c'est aussi et surtout un essai sur la (con)fusion. »
« BREVÍSIMA RELACIÓN DE LA DESTRUICIÓN DE LAS INDIAS.
« La causa por que han muerto y destruido tantas y tales e tan infinito número de ánimas los cristianos ha sido solamente por tener por su fin último el oro y henchirse de riquezas en muy breves días e subir a estados muy altos e sin proporción de sus personas (conviene a saber): por la insaciable codicia e ambición que han tenido, que ha sido la mayor que en el mundo ser pudo, por ser aquellas tierras tan felices e tan ricas, e las gentes tan humildes, tan pacientes y tan fáciles a sujetarlas ». Fray Bartolomé de las Casas Arzobispo de Chiapas. (1502) »
« Depuis quelque temps déjà, la diversité culturelle est un sujet brûlant dans les sciences sociales, dans l'éducation et l'action gouvernementale, sans oublier l'art contemporain dans ses nombreuses manifestations possibles. Comment parler de la diversité culturelle sans tomber dans le " politiquement correct " ou, pire encore, dans les lieux communs bien intentionnés ? Le metteur en scène et chorégraphe Renaud Semper présente Déjà Vu, une œuvre singulière qui, certes, aborde le thème de la diversité culturelle, mais qui fuit - ou du moins tel a été son objectif - le politiquement correct : un danseur bolivien d'origine Quechua-Aymara et une danseuse, chorégraphe et spécialiste des danses baroques argentin coïncident sur scène, se résistent, s'imitent et échangent des formes qui finissent par se fondre l'une dans l'autre. »
« "Déjà vu (tinku/baroque)" est le nom de l'œuvre que le metteur en scène, chorégraphe et danseur français Renaud Semper, spécialiste en termes de colonialisme et de racisme, présente à partir de mercredi dans différents lieux de Buenos Aires, mais aussi dans la ville de La Plata, qu'il présente comme "une expérience" sur "un capitalisme globalisant qui efface de plus en plus les caractéristiques locales". "Ce spectacle doit être vu comme une expérience qui ouvre de nombreuses questions et plusieurs couches de lectures possibles" a souligné le Semper lors d'un entretien avec Télam. »
« D'où est venu cet intérêt pour les peuples amérindiens et l'identité argentine ?
Quelles sont les questions qui ont servi de déclencheurs à ce travail ?
Que signifient pour vous "colonialisme" et "métissage" ?
Votre perception de ces concepts a-t-elle évolué au cours du travail ?
Comment et où avez-vous rencontré les danseurs ?
Quelle était la proposition de travail que vous leur avez proposée ?
À partir de la rencontre avec les interprètes, votre idée initiale a-t-elle été modifiée ? De quelle manière ? »
« Des corps en mouvement, dans un contexte inhabituel. Deux corps qui portent des identités différentes et qui peuvent se transformer et se modifier. Déjà vu (tinku/barroco) est le nom de l'œuvre que le danseur, chorégraphe et metteur en scène français Renaud Semper présente dans le pays à partir d'aujourd'hui. "Une succession d'exercices linguistiques et chorégraphiques que nous fictionnalisons", a déclaré Semper lui-même. L'œuvre explore la période de la colonisation, l'identité et l'origine. C'est à partir de là que se déploie une série de préoccupations qui ont traversé et traversent encore ce débat. L'une des particularités de la pièce est qu'elle est montée dans des espaces non conventionnels. Les interprètes sont l'argentine Teresita Campana, chorégraphe spécialisée dans les danses baroques d'Amérique latine, et le bolivien Oscar Rea López, danseur d'origine quechua et aymara. Semper vit en Argentine depuis quelques années et, dans un dialogue avec le journal Hoy, il nous parle de l'œuvre et de leurs présentations. »
« Plateau nu. Quelques palpitations sonores. Un pied et puis une main et après un bras sous une douche de lumière. Éclats fragmentés d’une bande son auxquels répondent les éléments disparates d’un corps qui se rassemble dans les interstices des silences. C’est ainsi que débute cette première étude « Cantique des quantiques ». L’espace vibre sous les impulsions du danseur performeur Renaud Semper dans ce dialogue avec la compositrice Lucie Prod’homme. Corps et sons se conjuguent, s’éloignent, se retrouvent, s’affrontent sous nos yeux attentifs. L’écoute est totale. La deuxième étude, « Espèce de gros sons », propulse le danseur dans tous les plans du plateau y compris les remises dans le lointain. Les rythmiques se cherchent dans les décalages et les torsions, de belles images nous sont proposées et notre imaginaire se laisse emporter dans des trajectoires insoupçonnées. La troisième partie, « Étude à la transparence » est un moment très fort où le performeur va entrer en relation avec des gastéropodes. Un travail puissant, une assimilation interne qui nous offre une métamorphose visuelle et sonore venue du plus profond. Un moment de vérité. »
«Chorégraphe ? Metteur en scène ? Difficile de classer Renaud Semper dans une case. Surtout que son action artistique, Renaud originaire d’Estagel, l’a développé en parti dans la bouillonnante Buenos Aires en Argentine. Ce jeune électron libre évolue à sa guise dans un monde artistique trop souvent cloisonné. Actuellement en Roussillon, et avant de repartir pour quelques mois dans la ville qui ne dort jamais, dans l’hémisphère sud de l’autre côté de l’atlantique, il se livre à La Semaine du Roussillon.»
« Renaud Semper est un jeune chorégraphe originaire du département. La Semaine du Roussillon suit son travail et ne manque jamais d’en informer les lecteurs. Exerçant ses activités artistiques à cheval entre la France et l’Argentine, il est actuellement en mission financée par le Service Jeunesse de la ville de Perpignan dans hémisphère sud. Il collecte des informations sur les peuples autochtones en Amérique du Sud. Nous y reviendrons prochainement car le sujet est d’actualité et peut facilement s’imbriquer dans la situation que connaît notre région, comme bien d’autres sur le vieux continent. »
« Malgré la pandémie qui touche la planète entière et bouleverse nos vies au quotidien, depuis près d’un an, le jeune chorégraphe catalan Renaud Semper poursuit sa route au cœur de l’Amérique du sud. La Semaine du Roussillon suit son travail et ne manque jamais d’en informer ses lecteurs. »
« Vivant entre Buenos Aires et Perpignan, Renaud Semper, directeur de la compagnie Boomerang, s’intéresse à l’intégration d’interprètes amateurs dans les processus créatifs. Comme auteur, il a été invité par le festival montpelliérain Texte En Cours. Il nous a confié ce texte « Sans titre comme sans papier » dans lequel il évoque un moment passé avec un jeune Malien rencontré dans le cadre de sa dernière création, « Cartographies (im)possibles » qui donnait la scène à six réfugiés ivoiriens et guinéens résidant depuis peu dans les PO. »
« L’équilibre des forces est idéal dans Cantique des Quantiques, un titre à la Lucie Prod’homme, où se frottent physique et métaphysique. La musique, économe et somptueuse, laisse un espace à la danse, qui s’exprime quant à elle sans débordement, occasionnant une des plus belles rencontres du festival. La compositrice nous met à l’écoute de la résonance du son, des battements entre les fréquences et des variations infimes du spectre sonore, créant un univers très immersif que traverse la danse de Renaud Semper-Manchon, d’une égale intériorité et d’une concentration optimale. »
« C’est entre les PO et l’Argentine que le catalan Renaud Semper diffuse son travail. Aujourd’hui metteur en scène, il a décidé de revenir sur ses terres pour monter un spectacle avec des réfugiés africains ivoiriens et guinéens.
« Je voulais revenir à Perpignan pour monter un projet sur la thématique des réfugiés. J’ai fait le tour des associations du département pour rencontrer des familles et sélectionner des personnes. J’ai monté un groupe de 13 personnes, 10 guinéens et ivoiriens mais aussi 3 catalans pour la vidéo ou le montage » explique Renaud Semper. »
«Cartographies (im)possibles, tel est le titre de ce cocktail métissé, chaleureux et créatif mis en scène par Renaud Semper (artiste contemporain travaillant entre la France et l’Argentine). » Proposé dans le cadre du festival Jours de Théâtre, la représentation aura lieu aujourd’hui à 17 heures. C’est un projet indépendant qui a vu le jour grâce à la mise en réseau en milieu associatif de Renaud et Nora. Tout alors s’enchaîne, « Tata Nora » lui présente des personnes intéressées venant de pays d’Afrique venant d’horizons différents et de tous âges, « Ils ont dit oui, ils ont trouvé ça beau » et l’aventure commence. Cette troupe d’artistes amateurs soulève le problème des colonisations et des exodes en réfléchissant sur les migrations d’hier et d’aujourd’hui. Pluridisciplinaire, cela passe par des témoignages, des danses, des musiques africaines et catalanes, des expos de dessin et de broderies. Chacun y met son histoire dans un esprit familial. Par des archives photographies de bateau, le spectateur est invité à créer son ressenti en lien avec sa propre histoire. On frôle le documentaire liberté. Renaud dit « effacer les frontières entre les disciplines artistiques revient à effacer les frontières physiques ». La création est collective, pas de hiérarchie. Le metteur en scène n’impose pas et met son exigence dans l’écoute humble, chacun est investi au même niveau : « on s’est lâchés, c’est thérapeutique pour tous... ». Un gros travail de préparation en amont pour les amener à sortir le meilleur dans des exercices et des séquences presque en libre interprétation. On y retrouve un mix de plusieurs langues, italien, javanais, française, peule et le catalan bien sûr. »
« Pour qu’ils ne passent pas inaperçus dans notre société, des réfugiés ivoiriens et guinéens ont été conviés à travailler sur un spectacle pluridisciplinaire intitulé Cartographies (im)possibles. L’initiative vient d’un projet de création dans le cadre du festival Jours de Théâtre à Estagel en août 2019 conceptualisé par Renaud Semper et créé avec sept exilés guinéens et ivoiriens présents depuis peu sur le territoire des Pyrénées-Orientales. Le temps de travail au Théâtre Municipal de Perpignan a été réalisé du 10 au 15 février et ce samedi soir, à partir de 20 heures c’est la sortie de résidence.
Le spectacle aborde plusieurs sujets, les colonisations et l’impérialisme occidental, des réflexions autour de l’exotisme et la francophonie mais aussi met en lumière les corps en mouvement, à la frontière espagnole en 1939 ou en méditerranée. Il y sera également question de danses folkloriques africaines et catalanes comme célébration d’une communauté. En plongeant dans ces contradictions, la création propose des tableaux vivants comme relation directe à l’histoire des corps en mouvement sur le territoire franco-catalan. »
À l'issue de la sortie de résidence à Buenos Aires en 2018 de la création Déjà vu(tinku/barroco) , l'artiste plasticien argentin Luis Felipe Noé, père de Gaspar Noé et de Paula Noé Murphy nous a offert ses critiques : « Ce spectacle est un cocktail. Mais c'est aussi et surtout un essai sur la (con)fusion. »
« BREVÍSIMA RELACIÓN DE LA DESTRUICIÓN DE LAS INDIAS.
« La causa por que han muerto y destruido tantas y tales e tan infinito número de ánimas los cristianos ha sido solamente por tener por su fin último el oro y henchirse de riquezas en muy breves días e subir a estados muy altos e sin proporción de sus personas (conviene a saber): por la insaciable codicia e ambición que han tenido, que ha sido la mayor que en el mundo ser pudo, por ser aquellas tierras tan felices e tan ricas, e las gentes tan humildes, tan pacientes y tan fáciles a sujetarlas ». Fray Bartolomé de las Casas Arzobispo de Chiapas. (1502) »